T'essayais de te calmer, t'essayais vraiment de contenir tout ça en toi comme tu le faisais si bien d'habitude mais t'y arrivais pas car t'étais faible ... Enfaîte tu croyais être forte mais tu l'étais pas le moindre du monde . T'étais faible parce que t'étais parti sans rien dire, t'étais faible parce que t'avais pas réussi à affronter tes propres sentiments et t'avais disparu lâchement laissant sombrer Robert dans une spirale dévastatrice. T'avais causé la peine , fait souffrir des gens tu voulais juste te repentir de tes péchés . Mais encore une fois t'étais lâche, t'avais eu trop peur dans cette ruelle sombre t'avais même pas pu dire un mot, même pas pu crier à l'aide et t'enfuir comme t'étais capable de le faire , comme tu l'avais déjà fais auparavant avec Randall ton pire cauchemar. T'avais bravé ta peur, t'étais paniquée mais t'avais trouvé la force en tes amis pour te soulever face à cet horrible monstre sadique . Mais aujourd'hui t'avais pas eu la force de le faire, pas eu le courage de flanquer un bon gros coup de coude dans le ventre de ce putain d'agresseur et de courir de toute tes forces pour rejoindre la lumière. Mais t'avais rien dit, t'avais espéré qu'on entende ton appel à l'aide. Et il l'avait entendu . Tu pensais qu'il n'aurait surement pas voulu entendre, qu'il avait cessé de t'écouter depuis que tu avais disparu mais il se tenait là devant toi. Il posait sa main sur ton épaule hésitant, les gens pouvaient penser que cela ne signifiait rien, que c'était normal de te rassurer, de provoquer un contact, minime , mais un contact et cela signifiait énormément pour toi. Cela plusieurs mois que tu n'avais pas ressenti ça.
« N-Non non, j'ai rien fais moi... » Balbutiait-il alors que tu venais de te relever avec difficulté. Tu souriais un peu en soupirant tu voudrais bien lui répondre, tu voudrais réussir à faire sortir un son claire et audible de ta bouche mais t'avais trop peur que tu ne réussisses pas à contenir tes émotions, t'éclaircis donc seulement ta gorge en baissant la tête. C'était pas cool de ne pas pouvoir parler dans ces moments-là, vraiment pas mais peut-être que cela t'arrangeait après-tout car t'étais vraiment honteuse. T'avais jamais voulu qu'il te voit comme ça, faible, tremblante, incapable de faire le moindre mouvement. T'en pouvais plus t'étais à bout de force fallait que ça cesse tout ça, fallait que ce fiasco cesse une bonne fois pour toute car tu étais à bout de souffle. Ta vie ressemblait à une course d'obstacle sans fin. Et tu suffoquais, ne pouvais plus respirer car tu ne voyais plus rien. Tu ne voyais plus la raison pour laquelle tu courais ni d'où tu venais. Ton objectif c'était quoi enfaîte ? T'avais absolument tout perdu en chemin laissant peu à peu le bonheur derrière toi mais le problème c'est que tu ne te rendais compte que trop tard que ces partielles de joies, ces sentiments heureux c'est toi qui les lâchait. C'étaient tes propres mains qui n'étaient pas assez fortes pour garder ce coeur heureux jusqu'à l'arrivée et maintenant c'était trop tard, tu ne pouvais plus faire demi-tour . Tu devais courir sans but précis , sans récompense. T'avais lâché sa main, sa main qui voulait tant pourtant te retenir tu l'avais lâché et maintenant il garderait le poing fermé sans que tes doigts ne puissent se frayer un chemins afin d'entrelacer les siens.
Peut-être avait-il douté avant de venir te sauver ? Peut-être avait-il envisagé te laisser dans cette rue noire, mais ça t'était complètement égal. Il l'avait fait c'était tout.
« Tout le monde aurait fait pareil... J'ai rien sauvé du tout. Non non non... » Renchérissais-t-il comme pour se leurrer lui-même, c'était normal après-tout, il devait avoir du mal à avouer le fait qu'il avait pu faire quelque chose de gentil à ton égard, il ne le désirait surement pas ce qui te fit grimacer légèrement. Encore une fois t'avais quelque chose et il devait encaisser les conséquences sans qu'il n'ait rien demandé. Quoique, cette fois était différente des autres car il l'avait eu le choix. Le choix de partir s'était offerte à lui de façon plus qu'évidente mais il avait quand-même décidé de se pointer malgré tout. A cette idée ton coeur s'emballa sans que tu ne puisses rien contrôler, aaah c'était si cruel de faire ça. C'était si cruel qu'il soit gentil comme ça avec toi sans prévenir, sans que t'y sois préparé parce que ton coeur avait du mal à supporter toutes ses émotions contradictoires qui t'envahissaient depuis le début de cette soirée. C'était pas le moment pour s'emballer comme ça, mais tu ne pouvais pas faire autrement cela faisait tellement longtemps que tu attendais une amélioration dans votre relation, juste une petite lueur qui pouvait te guider jusqu'à la sortie de ce tunnel ou a l’occurrence au bout de cette ruelle. Puis tu te rendis compte que t'étais enfin définitivement calmée, ta gorge ne te brûlait plus autant ce qui voulait dire que tu pouvais enfin prendre la parole pour dire autre chose qu'un simple
"Merci Robert c'est sympa d'avoir risqué ta vie alors que tu me détestes actuellement" sauf qu'il y avait quand-même un hic à tout ça, tu ne savais absolument pas quoi dire. Mais fallait que tu lui parles juste pour l'effet qu'il faisait pour ne pas partir, pour ne pas t'avoir laissé giser sur le sol comme une pauvre sans-abris ne sachant même plus où elle est.
« C'est vrai, mais tu n'étais pas obligé de le faire, vraiment pas... Alors merci du fond du coeur. » Tu le regardas un peu intimidée mais sincère. Tu savais qu'il continuerait forcément de nier t'en étais consciente mais tu le comprenais, tu savais pourquoi il faisait ça alors ça ne te dérangeait pas vraiment tant qu'il entendait ce que tu lui disais.
« On y va ? » Il demanda en commençant d'avancer tu hochas la tête timidement et le rejoignis. Il marchait d'une petite allure qui ne lui ressemblait pas vraiment, tu trouvais ça gentil qu'il ralentisse exprès pour ne pas trop te brusquer. Et puis tu réalisas soudainement que tu l'avais sans-doute dérangé alors qu'il avait des projets pour ce soir ? Peut-être l'attendait-il ?
Et si ... Non, tu ne pouvais imaginer ça sans ressentir une violente douleur à la poitrine, presque aussi grande que celle de tout-à l'heure. Tu ne pouvais pas l'imaginer rejoignant une femme, rejoignant celle qui pouvait aimer. Celle qui était restée tandis que toi tu étais partie. C'était cruel pour lui, égoïste même car tant qu'il était heureux rien ne devrait avoir d'importance non ? Alors pourquoi tu ne pouvais tout simplement pas l'imaginer dans ta tête ?
« Tu sais, tu peux me laisser ici, après tout on doit t'attendre non ? Vraiment, désolé du dérangement Robert il est tard, tu dois surement être en retard... »Et là tu priais dans tête, tu priais tellement fort que tu demandais comment faisait-il pour ne pas t'entendre. Oh s'il vous plaît faites qu'il y ait personne, si seulement il n'y avait personne.